Bonjour mon amour!

C'était à l'hiver 1983. Janvier. Réunis entre amis à la cafétéria de la polyvalente, j'entrevois de l'autre côté de la salle une magnifique jeune fille. C'est la plus belle que je n'aurai jamais la chance de rencontrer au cours de ma vie. Je suis au 5e secondaire. Tu en es à ta 3e année. Sans le savoir, tu allais devenir le plus grand amour de ma vie. L'amour qui allait se perpétuer, mais qui allait aussi se suspendre dans le temps comme un fruit qui ne serait jamais cueilli.
Je raconte ici, sous le couvert de l'anonymat, les péripéties d'un amour qui a traversé le temps. Après 27 ans, notre histoire se poursuit dans la plus grande discrétion. C'est une histoire comme on pourrait en voir au cinéma. Chacun de notre côté, nous avons, malgré nous, préservé la flamme d'un amour qui ne s'est jamais éteinte. Un grand secret que nos parents, nous familles, nos enfants et nos conjoints respectifs ne connaîtront peut-être jamais. Comme la souche d'un volcan qui brûle sous terre pendant que rien ne paraît en surface. Un amour brûlant de vie.

vendredi 11 septembre 2015

Et si, et si, et si...

Je fais continuellement une rétrospective sur ce qui est arrivé. J'ai été ébranlé autant d'une façon positive que négative. Rien de méchant, mais voici maintenant que je te livre le fond de ma pensée. Si un jour tu as envie de comprendre, tu as ici l'essentiel pour te faire une idée.

Lorsque je revois le fil des événements, j'arrive à deux grandes conclusions. Formant une dualité à l'infini, ces conclusions sont contradictoires. D'une part, il y a les spéculations, les "si" j'avais fait ceci, "si" tu avais fait cela... D'autre part, il y a le vécu, son authenticité et la séquence des événements. Pourquoi faut-il que tout soit compliqué?

Premièrement, je dois dire que le silence a été dévastateur. Plus facile à dire après coup, mais à mon avis, c'était le pire scénario. Dans mes multiples spéculations, je me dis que notre histoire aurait pu être complètement différente. Ou encore qu'il y aurait eu une véritable fin, si tu avais :
  • indiqué vouloir prendre une pause;
  • dit vouloir prendre du temps pour laisser retomber la poussière;
  • indiqué vouloir qu'on se revoit plus tard;
  • mentionné que c'est fini;
  • dit que tu ne m'aime pas;
  • et si, et si, et si...
Tous ces "si tu avais" sonnent comme des reproches. Mais ce n'est pas le cas. Le résultat aurait été le même en bout de ligne. C'est qu'en me faisant d'autres scénarios potentiels, je conclue que toutes les autres pistes auraient été plus facile à traverser pour moi. Bien entendu, je parle pour moi. En réalité, il faut retenir que j'ai trouvé ça très difficile. Dans mon histoire de vie, il s'agit d'un échec troublant. La plus cruelle des conclusions que je retiens, c'est que tu ne te souciais pas de la façon dont je vivais la rupture. Je me sentais seul et, j'étais vraiment seul.

D'un autre point de vue, je fais le bilan de ce que nous avons discuté, de ce que nous avons fait, de la sincérité apparente et ressentie, de nos écrits et aussi d'une question d'argent. J'arrive à une conclusion opposée à la précédente en ce sens que tu étais toujours préoccupée par ce que je vivais. Il y a forcément quelque chose qui a déclenché ce changement drastique dans ton attitude. Sans explications, cette question demeure sans réponse.

Finalement, placés sur le fil du temps, tous les aspects positifs sont apparus dans les débuts de nos retrouvailles. Le côté négatif, que j'associe au silence, est arrivé à la fin. Je conclue que notre symphonie a introduit de belles notes et des mélodies enivrantes avant de se terminer par un immense silence. Froid et noir. Ce silence a une durée plus longue que les premières notes malgré que j'aie tenté en vain de prolonger notre symphonie. Mais la valeur d'un seul musicien ne peut pas égaler celle de l'orchestre que nous formions.

Malgré les difficultés des dernières années, je continue de croire que tu es l'amour de ma vie. Je l'ai dit, je l'ai écrit et je l'ai vécu. C'est un fait. Je souhaite seulement ne pas t'avoir fait vivre le même cauchemar que j'ai traversé.

Meurtri, amer mais pas fâché, et toujours ouvert pour toi malgré tout, je continue mon petit bonhomme de chemin en tentant de faire comme si de rien n'était. Je prie seulement que l'avenir m'apporte autre chose que des déceptions.