Bonjour mon amour!

C'était à l'hiver 1983. Janvier. Réunis entre amis à la cafétéria de la polyvalente, j'entrevois de l'autre côté de la salle une magnifique jeune fille. C'est la plus belle que je n'aurai jamais la chance de rencontrer au cours de ma vie. Je suis au 5e secondaire. Tu en es à ta 3e année. Sans le savoir, tu allais devenir le plus grand amour de ma vie. L'amour qui allait se perpétuer, mais qui allait aussi se suspendre dans le temps comme un fruit qui ne serait jamais cueilli.
Je raconte ici, sous le couvert de l'anonymat, les péripéties d'un amour qui a traversé le temps. Après 27 ans, notre histoire se poursuit dans la plus grande discrétion. C'est une histoire comme on pourrait en voir au cinéma. Chacun de notre côté, nous avons, malgré nous, préservé la flamme d'un amour qui ne s'est jamais éteinte. Un grand secret que nos parents, nous familles, nos enfants et nos conjoints respectifs ne connaîtront peut-être jamais. Comme la souche d'un volcan qui brûle sous terre pendant que rien ne paraît en surface. Un amour brûlant de vie.

mercredi 29 mai 2013

Mes os sont tremblants

Dehors, dans ma maison et dans mon coeur, ce soir, il pleut. C'est sombre. Chaque goutte qui tombe exprime le souhait de laver ma mémoire des souvenirs les plus tristes. De ceux qui me rendent immensément triste. J'aimerais t'oublier, te détester mais c'est hors de mon contrôle. Hors de moi.
La fatigue me fait sentir comme un vieille chaussette mouillée. Un objet qu'on jette après usage et sans précaution. Je suis sans force, mes os sont tremblants. Depuis quelques jours, chaque nuit, mon lit est baigné de larmes. Mon oeil a vieilli, consumé par le chagrin. J'aime, je rêve et j'espère sans jamais voir le bout des mes rêves. Un cauchemar.
Je lance un cri du coeur et t'invite à tendre ta main, à tendre ton coeur. Laisse-les danser sous la mélodie de nos rencontres, de notre tendresse et de notre amour. Ce soir, je me sens au bout de mes forces. À bout de tout et de rien. Désespéré. Tellement! Pourquoi dois-je faire face à l'impossible? Pourquoi moi? Encore? Je suis dans un creux. Et je pense encore à toi. Comme toujours, peu importe la joie ou la peine.
Je m'étais donné l'objectif de rester muet pour un moment. Me donner la chance de prendre une distance. Et voilà, je n'arrive pas à t'oublier, à te détester. Je n'arrive pas à oublier. C'est plus fort que moi. Plus grand que tout, à l'infini. Je n'en peux plus.
Tu m'as fait sentir l'amour. Tu m'as fait l'amour. Intense. Profond. Encore une fois, il me glisse entre les doigts. Mon coeur baigne dans un cocktail de chagrin, de tristesse et de peine et ce soir est pour moi le moment le plus sombre de notre histoire. Un état d'esprit intensément triste au point de comprendre ceux et celles qui recherchent de façon continue un refuge, nul part et partout à la fois.
J'entends le tonnerre et j'ai l'impression qu'il me gronde. Après avoir traversé une tempête noire qui a presque eu raison de moi, je m'étais pourtant juré de ne plus jamais porter flan. Je m'étais juré de me protéger et de ne plus me laisser bercer par l'amour pour ensuite lui donner l'occasion de m'écorcher. Cet amour qui m'enivre un soir et me donne le mal de vivre le lendemain. Je m'étais juré de garder le focus, les yeux ouverts et me refermer sur tous sentiments ayant la moindre intensité. Encore une fois, je me suis laisser embarquer par l'amour, ses hauts et maintenant ses bas incontournables. Me voilà encore une fois captif de cette tempête maudite. Je suis découragé. À bout de souffle.
J'aurais tant à dire à celui qui a inventé l'amour. Celui qui donne des ailes pour le plaisir de les couper une fois envolé. Je demeure convaincu que celui qui a inventé l'amour t'a créée de toutes pièces. Séduisante mais fondée sur le désir durable de consommer ce qui ne serait jamais durable. Et de laisser l'autre consumer sans souci dans un désert d'amertume.
Comment fais-tu? Comment y arrives-tu? Comment peux-tu? Aimes-tu?

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