Ma belle amour,
L’été arrive à grands pas. De façon régulière,
presque chaque jour, je visite ton compte 8810 pour avoir de tes nouvelles. J’y laisse
un petit mot ici et là pour te tenir au courant de ce qui m’arrive,
espérant que j’y trouverai un petit coucou surprise.
J’ai quitté mon petit appartement que
j’appelais affectueusement mon petit nid d’amour. Fini le stationnement
intérieur, la piscine et les longues soirées sur mon balcon avec vue sur une
magnifique cour. J’emménage dans une petite maison dans l’ouest de la ville.
J’aurais tellement aimé que tu sois de ce projet. Je continue de le souhaiter
de tout mon cœur.
Je crois comprendre ton silence. Je le trouve
cruel. N’empêche que je tiens à ce que tu saches que je ne t’en veux pas. Je
garde à l’esprit les mots que tu m’as si souvent répétés : « je ne veux plus jamais te
perdre ». C’est identique en ce qui me concerne. Mes sentiments sont
toujours présents, et toujours aussi forts.
Parfois, je trouve que la vie est cruelle.
J’aurais envie de le crier si fort pour que tu puisses m’entendre : pourquoi
ce silence. Je meurs d’envie de t’entendre, de te parler, de te sentir, de te
serrer dans mes bras, de t’embrasser, t’aimer.
Notre histoire ressemble à celle d’Évangéline et
Gabriel, cruellement séparés par la déportation des acadiens. Cette histoire a inspiré la chanson Évangéline et certains passages me touchent
particulièrement :
« (…) Au matin ils ont embarqué
Gabriel sur un grand voilier
Sans un adieu, sans un sourire
Et toute seule sur le quai
Tu as essayé de prier
Mais tu n'avais plus rien à dire
(…) ».
Malgré
que je trouve la vie cruelle par moments, je continue de croire que j’ai eu une
chance extraordinaire. Si j’avais été l’auteur de notre histoire, elle se
serait déroulée d’une bien différente façon. Malgré tout, j’arrive à dire merci
que nos chemins se soient croisés et qu’un autre chapitre se soit écrit après
plus de 20 ans. Je continue de prier pour que d’autres chapitres encore
inconnus attendent de nous dévoiler la suite de notre amour inconditionnel qui a
traversé les années envers et contre tous.
Notre
histoire est magnifiquement belle et triste à la fois. Ma gorge se resserre
lorsque je relis ce passage de la fin d’Évangéline
et Gabriel :
« (…) Gabriel mourut dans tes bras
Sur sa bouche tu déposas
Un baiser long comme ta vie
Il faut avoir beaucoup aimé
Pour pouvoir encore trouver
La force de dire merci (…) ».
Ne t'inquiète pas, je ne passe pas mes journées à écouter ou à lire Évangéline. Je ne suis pas maso à ce point. Ce soir, j'ai un petit élan de nostalgie. Je m'ennuis. Lorsque je fais de la route, je réécoute régulièrement cette chanson que tu m'as donnée (Bryan Adams). Elle me donne espoir et donne un sens à ce qui
arrive. Elle me fait penser à toi. Si je pouvais, je te les murmurerais à
l’oreille :
« (…) Here I am next to you
And suddenly the world is all brand new
Here I am where I'm gonna stay
Now there's nothin standin in our way
Here I am this is me (…) ».
Tu es constamment présente dans mes pensées. J’ai
cru que mes sentiments finiraient par se dissiper avec le temps, que je
réussirais à tourner la page, passer à autre chose. Comme si tout était écrit à
l’avance, je suis incapable de changer quoi que se soit. Ce que je ressens semble être profondément gravé. Je pourrais faire
semblant, jeter la serviette, courir la galipote pour me convaincre du
contraire ou trouver une stratégie pour m’évader. Je n’y arrive pas. Bref, je fais avec, ça fait partie de
moi, « this is me ».
Tu me manques.